D’anciens élèves de la Haute Ecole de Joaillerie témoignent

La plupart des professionnels les plus reconnus du Métier sont issus de la Haute Ecole de Joaillerie. Ce lien donne au CFA un ancrage profond dans l’histoire de la Bijouterie-Joaillerie.

Interview de Florence Goury

L’alternance à la Haute Ecole de Joaillerie est une formation complète. Je conseille aux futurs étudiants de bien choisir leur entreprise d’accueil. C’est au sein de celle-ci qu’ils vont apprendre et se perfectionner.

Lundi 15 avril – Florence Goury

Pourquoi avez-vous choisi le secteur de la bijouterie-Joaillerie ?

Depuis toujours, j’ai été entourée de personnes créatives, sachant s’exprimer à travers différentes matières. Je me suis d’abord tournée vers une formation de mode-stylisme et peu à peu orientée vers les accessoires. Effectuer un CAP au CFA de la Haute Ecole de Joaillerie était une façon d’aller au bout des choses, en créant moi-même des accessoires.

Pourquoi vous être tournée vers le CFA de la Haute Ecole de Joaillerie ?

Je connaissais la Haute Ecole de Joaillerie de réputation et j’ai trouvé un double intérêt dans ce type de formation en alternance : acquérir des connaissances techniques grâce aux enseignements des professeurs, et enrichir mon expérience professionnelle grâce à l’alternance en entreprise.
D’autre part l’aspect financier est rentré en compte : il est gratifiant d’avoir un salaire dès le début de sa formation, et pouvoir mettre de l’argent de côté car j’avais déjà pour objectif de me mettre à mon compte.
Néanmoins, trouver une entreprise d’accueil est  une étape compliquée et stressante. J’ai effectué ma première année au sein d’une entreprise spécialisée dans les bijoux fantaisie, et ma deuxième année, dans une maison de joaillerie. A chaque fois j’ai dû envoyer énormément de curriculum vitae pour une réponse positive !

Votre parcours après la formation ?

Après l’obtention de mon CAP Arts et Techniques de la Bijouterie-Joaillerie option Bijouterie-Joaillerie, j’ai créé tout de suite ma propre marque de bijoux, « Olfie », avec le statut d’auto entrepreneur, ce qui est peu courant.
J’ai commencé par travailler chez moi puis j’ai trouvé un local partagé avec d’autres personnes. J’utilise l’argent le laiton et le cuivre, que je travaille de différentes manières : gravé, ciselé, émaillé. Je réalise toutes mes pièces de A à Z, cependant j’ai récemment introduit la technique de la découpe chimique au sein de mon atelier pour un souci de rentabilité.  J’essaie de continuer à me former au fur et à mesure afin d’enrichir mes créations. Je ne reste pas cloisonnée à la bijouterie stricte.

Avez-vous des conseils à donner aux futurs étudiants ?

Il faut avant tout se faire plaisir et aimer ce que l’on fait et essayer de rassembler le plus de savoir possible, rester curieux et ouvert. Que ce soit le polissage, le serti, la DAO , le dessin , tout peut servir.
Je conseille aux futurs étudiants de bien choisir leur entreprise d’accueil c’est au sein de celle-ci qu’il vont apprendre à se perfectionner. Pour ma part, j’ai changé d’entreprise entre la première et la deuxième année, ce qui m’a permis de voir deux univers complètement différents, la fantaisie et la joaillerie, et d’aborder leurs techniques spécifiques. Il est vrai que les attentes de chacun sont différentes, mais je me suis plus « épanouie » dans de petites structures à taille humaine, ou les savoir-faire étaient moins cloisonnés, et les personnes polyvalentes.
Il est essentiel de se constituer un réseau, d’une part au travers des différentes expériences professionnelles mais aussi avec les étudiants qui par la suite évoluent de façon parfois surprenante.

Retrouvez les créations de Florence Goury sur www.olfie-bijoux.blogspot.fr

 

Interview de Virginie Egré

Dans un monde de clients de plus en plus pressés c’est aussi au Bijoutier Joaillier d’apporter son rythme et de résister à la tentation de bruler les étapes, alors que les matières, elles, ne trichent pas.

1988 – Virginie Egré

A quel diplôme avez-vous été formé ?

J’ai intégré la Haute Ecole de Joaillerie sur concours en 1985, après mon baccalauréat, ayant l’âge limite pour rentrer puisqu’il ne fallait pas avoir plus de 17 ans ( ce qui n’est plus le cas aujourd’hui). J’ai obtenu mon CAP de Joaillerie en 3 ans. Le BMA a été créé la dernière année de mon cursus, mais j’ai préféré me lancer tout de suite dans la vie active.

Votre parcours après votre formation à la Haute Ecole de Joaillerie  ?

Une fois son diplôme obtenu, on s’imagine réaliser déjà de grandes choses, et l’on se retrouve au début, en atelier, à faire des choses trés simples.
C’était à ce moment-là une période de crise et beaucoup d’ateliers étaient en difficulté.
Ce fut le cas de mon premier employeur, l’atelier DUPEGUY, rue Rossini, qui a dû fermer quelques mois plus tard.
J’ai alors recontacté l’Atelier Serge BOUDER, rue Cadet, chez lequel j’avais effectué plusieurs stages lors de ma scolarité.
J’ai intégré l’atelier avec un contrat de qualification en interne, au rythme d’une journée avec le styliste en poste à la création et de quatre en atelier. Je suis restée 7 ans dans cette maison, en passant du poste d’OJ1 à celui de dessinatrice.

Comment s’est déroulée cette transition ?

Pour acquérir le niveau nécessaire en dessin, j’ai pris plusieurs années de cours du soir, croquis de nu, dessins d’après moulages, dessin d’observation, peinture. A l’époque, les ateliers étaient majoritairement masculins, il n’a pas forcement été facile de s’y imposer. Néanmoins, ce fût une belle expérience : l’atelier donnait sa chance à chacun et les postes étaient moins « cloisonnés ». On travaillait fort, mais on pouvait aussi rire, échanger avec les autres. J’ai donc eu la chance de pouvoir me former et apprendre sur toute la chaîne de fabrication du bijou, de la création, conception du volume à la réalisation.
J’ai ensuite rejoint le Studio BERNON-GOMEZ pour 3 ans. C’était le seul studio de création exclusivement Joaillerie de cette importance à Paris. Nous étions 4 stylistes pour imaginer des créations pour des ateliers parisiens ou internationaux.
Puis j’ai découvert une autre facette du métier en rejoignant la société CLAUDE BEHAR, diamantaire de formation, qui n’avait pas d’atelier en propre et sous-traitait sa fabrication auprès de plusieurs artisans. Je créais ici directement les bijoux sur la base des lots de pierres qu’il achetait, obligée souvent d’optimiser leur emploi en évitant au maximum la retaille et en inventant avec les joailliers des astuces pour obtenir un beau résultat malgré ces contraintes.

Quel est votre poste actuel ?

Je suis depuis 12 ans chez Christian Dior Joaillerie, au poste de styliste senior Joaillerie.
Au sein de la maison DIOR, sous la direction de Victoire de Castellane (directrice artistique de la Joaillerie) le bijou est pensé et conçu dans un esprit « Couture » propre à la Maison.
Et cette fois dans un contexte très féminin puisque notre division Joaillerie n’est composé presque que de femmes ! Je découvre enfin le bijou porté, vecteur d’image et de désir, léger, éphémère parfois.
Respecter au plus près  le savoir-faire traditionnel de la joaillerie en y apportant le charme et la fantaisie de notre directrice artistique pour Dior est le défi permanent que nous essayons de relever.
On l’a vu dans certaines collections avec l’utilisation de techniques telles que l’emploi de la laque qui se substitue alors à l’émail, offrant une palette plus vive et brillante tout en ré-imaginant une technique particulière d’application et de multiples passages au four, couche après couche.

Avez-vous des conseils à donner aux futurs étudiants élèves ?

Le métier de bijoutier et joaillier est un métier de patience, d’excellence et d’invention.
C’est aussi un métier pour lequel chaque coup de lime, chaque soudure compte et qui forment des personnes passionnées, capables de plier le métal à leur volonté pour faire rêver. Il nécessite beaucoup de curiosité et de culture ainsi de modestie. La prochaine pièce est toujours à inventer, et l’on ne sait jamais tout.
Dans un monde de clients de plus en plus pressés c’est aussi à lui d’apporter son rythme et de résister à la tentation de bruler les étapes.
Le métier de créateur-styliste est exigeant, il requiert des connaissances et en même temps, oblige à s’en affranchir pour apporter du sang neuf. Les élèves doivent apprendre le dessin sous toutes ses formes.
Il ne faut pas hésiter à se faire confiance et à faire preuve d’obstination dans ce que l’on cherche à réaliser, en trouvant appui auprès des artisans, fabricants et ouvriers.

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